Arthur Stoclet, ingénieur en chef du Département du Nord, écrivait d’ailleurs dès 1899 : « la faible distance qui sépare Roubaix de Lille permet d’affirmer que la nouvelle route projetée sera rapidement bâtie sur toute la longueur et formera la rue principale de l’importante agglomération de six à sept cent mille habitants constituée par la réunion des trois villes » Les premiers postes d'émissions de gaz à effet de serre sont le transport de personnes, suivi des bâtiments résidentiels et du transport de marchandises. L'industrialisation a en outre conduit à une forte imbrication entre tissu industriel et habitat de statuts variés. Enfin quant à son coût et au choix du maître d’œuvre[367]. La MEL présente ainsi le taux de vieillissement (rapport des plus de 65 ans / les moins de 20 ans) le plus faible parmi les métropoles françaises (0,36 en 2011, contre 0,47 pour l’ensemble des métropoles et 0,56 sur le plan national), devant Rennes et Toulouse. Pour autant, Pierre Bruyelle insiste avec raison sur le fait que « la réalisation de la continuité spatiale de la conurbation ne signifie pas que l’espace pluripolaire soit devenu un espace homogène : la conurbation demeure un espace fonctionnellement morcelé où persistent de grandes disparités... » Initialement hostile à la création de la communauté urbaine, qu’il conteste vigoureusement avant le vote de la loi dans le cadre de son mandat de député, maire d’une commune moyenne, Arthur Notebart présente suffisamment de garanties de préservation de l’autonomie municipale, en particulier aux yeux des maires des petites communes, pour être élu président à la quasi-unanimité des suffrages le 19 mai 1971[b 61]. Son remboursement devient alors le premier poste de dépense de la communauté, dont le budget total approche dix milliards de francs (1,5 milliard d'euros) au début des années 2000[b 90]. Elle dispose aussi d'une « conférence métropolitaine », réunissant le président du conseil de la métropole et les maires des communes membres, et d'un « conseil de développement », organe consultatif composé de personnalités de la société civile. La même année, la MEL adopte un schéma directeur des réseaux de chaleur qui prévoit notamment une densification des réseaux de chaleur existant et leur extension vers Tourcoing et la Madeleine, l'objectif étant de couvrir 70 000 logements en 2030, soit plus de 25% des logements des villes desservies, ainsi qu'un développement du stockage et de réseaux très basses températures[463]. Six milliards de francs sont ainsi levés entre 1991 et 1994, avec pour conséquence une progression très rapide de la dette, qui atteint onze milliards de francs en 1996. L'industrialisation se diffuse rapidement dans les communes rurales aux alentours tandis que deux puissantes cités industrielles émergent à ses portes[b 1]. Si les postes de premier vice-président sont pourvus par des représentants de la coalition qui a porté Martine Aubry à la présidence, le bureau comprend néanmoins un total de 32 vice-présidents, 14 conseillers communautaires délégués et neuf conseillers représentant toutes les sensibilités[322]. Pour autant, bien que la métropole lilloise soit proportionnellement celle qui a perdu le plus d’effectifs productifs lors de la crise de 2008, elle reste dans la moyenne des métropoles quant à la part des salariés du secteur privé qui exercent leur activité dans l’économie productive, du fait du développement des services aux entreprises[146]. Elle intervient ainsi en cofinancement direct ou, en particulier pour les projets les plus importants, via une dizaine de sociétés anonymes d’économie mixte (SAEM) et sociétés publiques locales (SPL) dont elle est le plus souvent le premier actionnaire. Elle propose par ailleurs une nouvelle gouvernance assise sur des contrats de territoire.
Les deux lignes de tramway sont quant à elles les seules survivances du réseau très dense qui desservait la métropole jusqu'aux années 1960. Isabelle Etienne, Elsa Escudie et Gilles Gaudefroy. À cet égard, les élections municipales de 2014, qui marquent une lourde défaite de la gauche, l’UMP conquérant notamment les communes de Roubaix et Tourcoing[305], se traduisent par un basculement inédit au sein du conseil communautaire : premier groupe en 2008 avec 56 sièges, le groupe « Socialiste, Radical Citoyen et Personnalités » n'est plus que troisième, derrière « Métropole Passions Communes » et « Métropole Communes Unies ». Ramené à la population de la métropole, le nombre d’équipements sportifs pour 10 000 habitants (24,79 en 2012) est toutefois inférieur à la moyenne du Nord-Pas-de-Calais (32,30 en 2012) et surtout à la moyenne nationale métropolitaine (49,96 en 2012)[271]. Après une trentaine d'années de quasi-stagnation, l'effectif augmente sensiblement avec l’élargissement des compétences de la communauté urbaine à partir de 2002, pour atteindre 2 476 agents permanents en 2012[333]. », « un besoin d’articulation entre les politiques de déplacement et les autres politiques publiques », « une exigence de cohérence et de coordination entre les acteurs autour d’une gouvernance supra métropolitaine », « la construction de logements sociaux dans des communes qui en étaient jusqu’alors peu pourvues n’est pas synonyme d’une diversification de la population et d’un « rééquilibrage » du peuplement à l’échelle de l’agglomération, dans la mesure où les nouveaux logements s’adressent majoritairement à des demandeurs communaux », « afin d’éviter tout risque de frustration et de scission en son sein », « répondant de manière locale et à l’horizon 2020 aux enjeux du dérèglement climatique », « le bandeau vertical, le cartouche et la flèche stylisée, traduisent un caractère fédérateur, dynamique et prospectif, en même temps qu'une notion d'ouverture vers l'extérieur, « recolorisé sur ton rouge, la couleur du territoire », « un habillage diamant dont les facettes (les communes unies) font la beauté et l’émotion.
Au début des années 2000, on recense encore dans la métropole 1 482 courées représentant 12 194 logements, dont une partie reste ghettoïsée[97]. L'agglomération est desservie par un réseau autoroutier structuré par cinq axes principaux rayonnant en étoile autour de Lille construits au cours des années 1950 à 1970 : l’A1 qui rejoint Paris, via Arras et Compiègne, l’A25 qui rejoint Dunkerque, desservant l'ouest de l'agglomération, l’A22 qui rejoint Courtrai et Gand, desservant le nord de l'agglomération, l’A27 qui rejoint Tournai et Bruxelles et l’A23 qui rejoint Valenciennes. Les autorisations d’urbanisme restent toutefois de la compétence des communes. C’est ainsi que se forme, au fil de plus d’un siècle, un capitalisme familial dominé par quelques grandes familles comme les Scrive, Descamps, Crespel, Bigo, Mathon, Vrau, Crépy, Barrois, Delesalle, Wallaert, Le Blan, Thiriez ou Agache à Lille[179] ; les Dansette, Dufour, Charvet, Coisne ou Lambert à Armentières ; les Grimonprez, Motte, Delaoutre, Cavrois, Prouvost, Lepoutre, Toulemonde, Mulliez ou Dubrulle à Roubaix ; les Desurmont, Tiberghien, Flipo, Dassonville, Dewavrin, Caulliez, Masurel, Six, Pollet ou Wattinne à Tourcoing[180],[181]. En 2016, les emplois des catégories cadres et professions intermédiaires sont ainsi devenus majoritaires, tandis que le poids des emplois de catégorie employés a un peu progressé depuis 1968, et que celui des emplois de catégorie ouvriers a diminué de plus de 28 points au cours de la même période. De même, la ville nouvelle n’est devenue ni le moteur de la reconversion régionale par l’innovation, ni l’un des maillons d’une « aire urbaine centrale » capable de réunir en une entité unique l’ancien bassin minier et la métropole lilloise pour mieux dynamiser les territoires en difficulté[155]. Le système urbain est organisé autour d'un noyau majeur composé d'une trentaine de communes agglomérées au sein d'un tissu urbain continu, la conurbation Lille - Roubaix - Tourcoing prolongée au sud par un axe secondaire relativement récent construit autour de la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq et vers le bassin minier le long de la Deûle et du parc de la Deûle qui protège les champs captants « irremplaçables » du sud de Lille[45].