Ainsi, Jean-Jacques Bernard rappelle aux lecteurs de la revue Cinématographe, que « le film est dédié à Bernard Herrmann (décédé au terme du mixage) qui signe une de ses plus belles musiques, la plus neuve en tous cas où le contrepoint permanent ouvre une perspective seconde au film ». Tout le travail sur le personnage participe à ce malaise intérieur que communique Robert de Niro. Travis invite à pénétrer son univers pour échapper à « l’enfer ». TRAVIS ET LA JUSTICE UNIVERSELLE : Le personnage de Travis est marqué par la guerre. Pour elle, câest la confirmation des espoirs nés au moment de La Dernière séance [de Peter Bogdanovich] et de Daisy Miller [(id.)]. Dans son suicide exterminateur , il emporte également le gérant de l’hôtel de passe et le client anonyme d’Iris.
En effet, ces moments d’insouciance qui nous bercent n’ont pour but que de mieux nous faire sombrer dans une horreur qui nous est ici très peu connue et qui, pourtant, a durablement marqué un pays entier. Une tension que l’on retrouve à la sortie du cinéma, Travis est rejeté du taxi qui démarre, preuve irréfutable que Betsy lui refuse l’intimité qu’il rêvait. Travis suit un système particulier avec ses deux relations féminines : la rencontre avec Betsy est finalement plus facile que celle avec Iris, la pause-café est aussi enfantin avec l’une et l’autre, le sexe est mis au premier plan par la séquence au cinéma avec Betsy et dans la chambre de passe avec Iris. Analyse d'une séquence de Taxi Driver. ;-). David Duez est chargé de production documentaire à la Cinémathèque française. Ses gestes sont hésitants, il cherche ses mots, il bouge d’une façon nerveuse. Avec Taxi Driver, le metteur en scène donne à voir une Åuvre à froid, un instantané, une Åuvre qui « consiste à prendre systématiquement le contre-pied dâautrefois pour en délivrer lâexact négatif, tout en évitant soigneusement de mettre en question les fondements du système », rappelle Hervé Délilia. Claude Beylie réfute quant à lui toute idée de « leçon de morale » intrinsèque à Taxi Driver. - 6 novembre 2015. Travis est un homme seul. Au vu de la qualité de ce film, j’ai en effet compris que nous passions à côté de très bonnes choses malgré nous. De par son insomnie et sa solitude, il devient chauffeur de taxi nocturne. Pourtant, selon les critiques, Taxi Driver dérape progressivement, la déception succédant à lâadmiration. Le cinéaste sud-coréen utilise beaucoup les couleurs pour soutenir le ton de son film.
En témoignent les panoramiques ; lorsque Travis entre au dépôt pour la première fois, la caméra le suit traversant la fumée des moteurs, marchant à travers les taxis jaunes. Contrairement à ses confrères, le critique de la revue Ãcran voit dans « le refus de prendre clairement parti pour ou contre cette frénésie destructrice, [comme] une preuve supplémentaire du talent » dâun cinéaste, qui « nous ramène délibérément au plan de lâallégorie ».
La libération conclut ses rapports : l’une est sauvée physiquement et l’autre accepte enfin un rapport de séduction. Travis est enfin prêt, il s’arme, s’entraîne, se met en forme comme pour une prochaine guerre.
Figée, la caméra participe à augmenter la tension qui le submerge et souligne son manque d’assurance. La violence des mots prononcés renvoie Travis à sa haine refoulée. Nous connaissons bien la dynastie Kim, qui impose à la Corée du Nord un régime totalitaire impitoyable depuis soixante ans. 03/04/2017 07:05. Le ralenti de son suicide mimé montre bien qu’il se trouve dans une réalité secondaire ; c’est ce qu’il a essayer de faire depuis toujours. Et le tandem, souvent difficilement conciliable, avec le journaliste allemand, engagé, plus dans l’empathie et la volonté de dénoncer tout en peinant également à réaliser l’ampleur et l’horreur de ce qui se déroule sous ses yeux, fonctionne bien. « Si Taxi Driver était si attendu, rappelle Max Tessier pour la revue Écran, c’est surtout parce qu’il renoue à sa manière avec tout un courant populaire du film noir social », cher à Elia Kazan, Edward Dmytryk, Joseph Losey ou encore Jules Dassin. Ils servent les autres par leur service, ils sont « souillés » par les déchets de leurs mouvements nocturnes, ils appartiennent au même monde. Même à travers une anecdote, [le metteur en scène] sâingénie à capter la vie sur le vif », note Claude Baignères du Figaro avant de préciser : « Lâenvironnement humain et décoratif reste toujours dâune absolue vérité ». Par rapport à leur situation individuelle, Iris et Travis se ressemblent. De par son insomnie et sa solitude, il devient chauffeur de taxi nocturne. Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. Plus pondéré, Julien Brunn dénonce pour Libération, la « linéarité » dâun scénario, enclin à une certaine « normalisation », un « côté un peu rangé par rapport au film précédent de Martin Scorsese (Mean Streets) ». Un prix qui déroute bon nombre de festivaliers et de critiques. Il dit à l’employeur qu’il a l’âme pure, autre façon d’affirmer qu’il va sur le champ pour « nettoyer ». « Le film bascule dans un univers grand-guignolesque où le metteur en scène semble plus fasciné par la violence â et les effets de caméra quâelle lui inspire â que par la peinture lucide de son personnage de paumé », regrette Annie Coppermann des Ãchos. La suite au ralenti dans l’hôtel prouve irréelle symbolique de la situation ; Travis agit par le fruit de ses frustrations. La nuit new-yorkaise crée un monde artificiel aux couleurs de feu : néons, enseignes, feux de circulation ; les inserts sont nombreux. par sandra walger. Sa victime malgré elle est le candidat Palantine, son échec avec Betsy ne pouvant rester sans responsable. À voir, sans hésiter ! C’est un film à l’apport non négligeable sur l’aspect historique, nous permettant de vivre ou de revivre ces terribles événements, ainsi que sur l’aspect cinématographique, de par la qualité du travail de Jang Hun. Le monde n’a pas changé mais le sien connaît un nouveau départ. Probablement l’un des incontournables du cinéma coréen de l’année 2017. Mais l’échec est inévitable, Travis étant plus « souillé » qu’elle, elle devient inapprochable socialement.