La corrida parle. Il est donc possible de citer une personne sur un sujet, même si cette personne a dit une bêtise sur un autre. Donc, la corrida est bonne.
Qu’apprend-on au taureau ?
Je me concentre ici sur les justifications philosophiques de la corrida de type espagnol.
Six taureaux y passent, ils sont tourmentés - nous, nous disons torturés - à l'arme blanche, et bien souvent mal tués. Admettons que Singer ait tort sur les enfants handicapés, cela ne signifie pas qu’il ait tort sur tout le reste. Quant aux hommages rendus à une dépouille, ils n’ont de sens que pour les survivants. Qu'on fasse des corridas dans les banlieues parisiennes alors !
les traditions disparaitront lorsque l'europe sera un vrai continent (evron 150 à 200 ans) Je ne pense pas que les taureaux concernés partagent l'opinion qu'on leur "offre" une mort "honorable". [30] Renaut, « L’humanisme de la corrida », p. 559. Pour symboliser la mort, il faut au contraire ne pas tuer. la corrida c'est comme la télévision : ça te plais pas ?
J'ai été militant contre la peine de mort, objecteur de conscience, et aussi à Amnesty International. On « humanise » le taureau pour pouvoir le mettre sur la même échelle de valeurs que nous (en lui attribuant les mêmes valeurs qu’à nous), donc pouvoir se comparer à lui, pour finalement en déduire qu’on est plus fort que lui. Mais souvent, je pense à Federico Garcia Lorca, au "duende", ce sentiment qui est l'essence même de cette civilisation à laquelle nous ramène chaque corrida. Pourquoi tuer le taureau ?
Or, toutes les civilisations qui ont fait de même ont traité le taureau comme un dieu. Sous-jacent au déroulement …
Mais leur ouverture d'esprit nous a permis de les réunir pour un face à face passionné et respectueux. Ensuite, ces qualités sont évidemment humaines.
Outre le fait que ce que l’on appelle « les droits de l’homme » sont loin d’être universellement reconnus, en vertu de ce fameux droit à la différence culturelle, il faut rappeler que l’excision existe depuis bien longtemps, bien avant que la notion de « droits » apparaisse. D. B. : Le but ultime, pour moi, c'est l'abolition.
La formulation est discutable, mais peu importe.
On en compte 25 dans l’énumération suivante : « La liste est impressionnante de ceux pour qui elle a constitué une source essentielle.
Leurs mots sonnaient faux, les taurins résonnent avec des sophismes admirables.
Le sophisme de la bonne compagnie tente de rendre la corrida sympathique en l’associant à des pro-taurins sympathiques. Je vois là deux problèmes.
Mais la masse fait que le rituel l'emporte, au profit de la jouissance indigne des spectateurs. [6] Cordoba et Wolff, Critique, op. Qu’une pratique soit une inspiration pour l’art n’en fait pas forcément une bonne pratique.
C’est manquer totalement l’enjeu de cette rencontre, de ce livre, qui est précisément de réunir, pour un enrichissement réciproque, des personnes d’origines et de convictions diverses.
Au long de ces rencontres, il a noté avec soin les inventions et les détours de leurs discours, pour comprendre et dire ce qui ne se raconte pas : la bravoure, le temple, le duende, l’engagement inouï d’un enfant qui voue sa vie au toro sauvage. Les Anglais, les Indiens, les Canadiens, les Australiens n’y comprennent absolument rien. change de chaine ou ne regarde pas ! Raisonnement typiquement anthropocentrique : le taureau se moque bien d’être respecté comme un dieu s’il souffre et meurt dans l’arène. Mettre animalité et humanité sur un pied d'égalité me gêne.
Tel est, en somme, le dilemme : à jamais inaccessible, le réel de la corrida se dérobe au discours, mais seul celui-ci assure la transmission de celui-là.
Il ne tue pas en endossant les valeurs sacrées du prêtres, mais les valeurs profanes du héros » [28].
Voir également, en réaction à ce dernier article, la critique de Julien Dutant sur son blog (http://julien.dutant.free.fr/blog), le 4 novembre 2007, et la réponse de Francis Wolff, le 11 novembre 2007.
Le torero dit la sienne, l’éleveur dit la sienne, le critique taurin dit la sienne, le péon dit la sienne, l’aficionado aussi... Lire la suite, […] Deux cent soixante‑six pages pour converser sur un fond exemplaire des codes et mots de la tauromachie. Denis Boulbès : Denis Boulbès : Jusqu'à mes 25 ans, j'étais amateur de corridas. Le problème est que l’appel à l’autorité est un sophisme bien connu. Leur discours est essentiellement militant, et porte sur des points précis – même s’il présuppose certaines théories d’éthique animale [3]. Certes, mais les anti n’ont pas la prétention de fonder une Antiphilosophie de la corrida, ou une Philosophie de l’anticorrida. Denis Boulbès : Denis Boulbès : Jusqu'à mes 25 ans, j'étais amateur de corridas.Puis, j'ai compris la niaiserie du discours. Ferry a raison de reprocher à l’humanisme de Renaut d’être cartésien et de lui opposer son propre humanisme, qui est kantien. Lorsque Renaut et Wolff mettent à jour ce que symbolise la corrida, ils ne le font pas pour enrichir neutrement les catalogues anthropologiques. Les « vertus cardinales du taureau de combat » [19] Pourquoi, demandera-t-on, n’exposer que les erreurs des pro-taurins et pas celles des « anti » ? Elles ne savent qu’attaquer. Ce n’est pas parce qu’une pratique est une part essentielle de la culture d’une population que cette pratique est bonne. Sans jamais le faire explicitement, ils passent du fait à la valeur, d’une explication à une justification.
Renaut, lui aussi, se refuse à invoquer la tradition, ou le « droit à la différence culturelle » [7].
Que c’est uniquement depuis l’entrée en vigueur du protocole de Maputo (2005), le seul instrument juridique international à bannir explicitement les mutilations génitales féminines, que la pratique peut et doit être condamnée ? Pourquoi faut-il que le taureau meure ? Beaucoup.
Dix, Cent, mille fois plus n’y changerait rien si les références culturelles en question sont bien loin de représenter la diversité culturelle mondiale. La première consistait simplement à me rappeler que Singer était « pour l’euthanasie des enfants handicapés ». CARCASSONNE aux pieds de la Cité Médiévale maison cadastrée de 85 m² au sol[...], Proche du centre ville, dans le quartier du Palais, venez découvrir cet app[...], A VOIR ABSOLUMENT - MAISON 105 M² SUR SECTEUR GREZES Le but de cette présentation est de dénoncer les sophismes les plus couramment utilisés dans ces stratégies argumentatives.
Je n’ai évoqué Singer qu’au sujet de l’éthique animale anglo-saxonne. Pour cette pratique, certains sont très bien payés.
D’abord, une contradiction : en même temps qu’il lui attribue ces qualités sophistiqués, Wolff refuse au taureau la simple capacité de vouloir qui, selon lui, serait « contraire à sa nature » [21]. Le sophisme du pire consiste à dire que X n’est pas un problème puisqu’il y a pire que X (et que l’on devrait donc concentrer toute son énergie sur le pire que X). Le sophisme du pire Mais lorsqu’elle est problématique, le droit à la différence culturelle ne doit pas être un moyen d’éviter le débat.
Sous-jacent au déroulement en extérieur de la corrida – encore une fois éminemment ponctuel –, un monde taurin, plus intime et plus constant, ou consistant, déploie ses richesses pour qui sait l’écouter.
Le fait d’avoir des règles, des rites, un déguisement et, éventuellement, un grand respect pour sa victime, n’excuse ni ne justifie en rien ce qu’on lui fait subir. C’est précisément pour répondre à ce manque d’information en langue française que j’ai écrit Ethique animale, un ouvrage introductif à cette discipline. On le tue pour valider la supériorité de l’homme. L’appel à l’autorité et le sophisme de la bonne compagnie
Ce genre de stratégie argumentative, qui est très courante, n’est pas neutre. que faites vous donc des 5 à 10 000 condamnés à mort chinois exécutés chaque année ? Il faut tout leur apprendre, depuis le b, a, ba, jusqu’à l’alphabet complet, découvrir leurs possibilités… » [17] Wolff et Cordoba renchérissent : « Comme le dressage, elle humanise la bête, mais elle met à mort l’animal sitôt instruit » [18]. Les personnes citées sont bonnes pour écrire, peindre, composer, pas forcément pour avoir des jugements éthiques valables. De bonnes intentions ne garantissent pas de bons résultats et, réciproquement, de mauvaises intentions n’excluent pas de bons résultats.