Ils constituent plutôt le segment local d'un vaste marché et sont des partenaires commerciaux, voire des sous-traitants, de la bien plus puissante Cosa nostra[16]. Le "parrain" marseillais Gérald Campanella interpellé dans les Alpes. Durant la Seconde Guerre mondiale, la frontière s'estompe cependant entre pouvoirs publics et milieux criminels. Cette décennie est marquée par la mainmise des parrains François Spirito et Paul Carbone qui, inspirés par les Américains Al Capone et Lucky Luciano, diversifient et amplifient leurs activités criminelles en France. Ce nouveau phénomène, qui concurrence les « filles en cartes » du quartier officiel, s'explique par une plus grande volonté de discrétion des clients et le milieu s'intéresse rapidement à la manne financière que représente cette nouvelle pratique[6]. Le crime organisé français n'est d'ailleurs pas aussi puissant qu'il a pu l'être dans d'autres pays, l’État conservant la maîtrise de la violence légitime même s’il l’a temporairement et partiellement déléguée de manière clandestine au milieu. Les relations entre le milieu et les pouvoirs publics semblent se dissiper complètement à partir des années 1970 avec la fin de l’État gaulliste et de la génération politique issue de la Résistance. Pour le docteur en géopolitique Jean-Charles Antoine, la poly-criminalité des acteurs de cette multitude de « milieux » locaux « a dilué la puissance des alliances criminelles, favorisant d’autant les trahisons, et donc les règlements de comptes sanglants ». Cette surreprésentation italienne dans la criminalité de l'époque s'expliquerait par une démographie plus criminogène (jeunesse, masculinité, célibat), le fait que les nouveaux arrivants évoluent souvent dans les quartiers les plus populaires de la ville et le contexte politico-social difficile qui favorise l'alcoolisme et la violence dans le monde ouvrier[5]. Pour Paolo Monzini, cette déconstruction très rapide des systèmes traditionnels du milieu marseillais est accélérée par la croissance de nouveaux marchés illicites très lucratifs, l'apparition de problèmes liés au chômage, la renaissance des bandes de jeunes délinquants, ainsi qu'à l'extension dans le bassin méditerranéen d'organisations internationales plus influentes et structurées comme la Cosa nostra[21]. Pierre Michel, un juge arrivé de Metz, est alors persuadé que Zampa tient les commandes des établissements de nuit marseillais grâce à l'argent de l'héroïne. Le 10 mai 2012 dans la nuit, Alioune Diagne un ressortissant sénégalais âgé de 36 ans est abattu au volant de sa voiture sur la commune de, Le 30 avril 2012, un corps est retrouvé calciné sur un chemin forestier sur la commune de, Le 12 avril 2012, aux alentours de 22 h, un jeune de homme de 26 ans est abattu à bord de sa Clio III RS, à la Madrague dans le, Le 11 avril 2012, aux alentours de 20 h 30, Farid Tir, 40 ans, l'une des figures du milieu Marseillais est abattu devant son domicile dans le 3e arrondissement de Marseille, Le 5 avril 2012, aux alentours de 22 h, Ilias Remadnia, dit "Jojo" 25 ans, est abattu par un commando à moto alors qu'il se trouve dans sa voiture, cité Font-Vert dans le, Le 16 mars 2012, une voiture est retrouvé en flamme sur la commune de, Le 2 mars 2012, aux alentours de minuit, une fusillade éclate dans un local associatif de la cité Air-Bel dans le, Le 24 février 2012, dans la soirée, un jeune homme de 21 ans est abattu d'une rafale de pistolet-mitrailleur type "Skorpio" dans un hall d'immeuble, cité du Mail dans le, Le 24 novembre 2011, aux alentours de 9h, un homme de 24 ans, dénommé "Youssef" est grièvement blessé d'une balle dans le ventre cité la Savine dans le, Le 20 octobre 2011, Lionel Ribellino patron de bar à Fuveaux est abattu par un commando sur la commune de, Le 24 septembre 2011, aux alentours de 21h 30, Rachid Bekhis, 30 ans est abattu d'une rafale de kalachnikov cité des Flamants dans le, Le 22 août 2011, Mohamed Mentoumia, 33 ans, caid de Vitrolles est abattu de trois balles quartier d'Encagnane à, Le 29 juillet 2011, aux alentours de 11 h, un lieutenant de Francis le Belge, Souhel Hanna-Elias dit "Joel le Turc" est abattu à l'arme de guerre à proximité de la place Castellane dans le, Le 20 juillet 2011, dans la matiné, Roland Gaben, parrain Marseillais est tué par un commando dans le, Le 2 juillet 2011, aux alentours de 12h, un homme de 42 ans est tué par des tirs de fusil de chasse dans le, Le 9 juin 2011, aux alentours de 1 h 30, un homme de 32 ans est abattu dans un bar du Vieux Port dans le, Le 27 avril 2011, dans l'après midi Said Tir, 60 ans, parrain Marseillais est abattu de deux tirs de fusil à pompe alors qu'il était arrêté à un feux rouge dans le, Le 12 avril 2011, aux alentours de 14 h, un homme de 37 ans est abattu alors qu'il montait en voiture en plein centre-ville de, Le 23 mars 2011, dans l'après-midi, un homme de 28 ans, dénommé "Sofiane" est abattu alors qu'il était attablé dans un bar sur la commune de, Le 11 février 2011, aux alentours de 5h, un homme de 32 ans est abattu devant sa porte par un commando sur la commune de, Le 11 novembre 2010, aux alentours de 22 h un homme de 22 ans est abattu cité la Rose dans le, Le 20 septembre 2010 aux alentours de 18 h deux hommes font irruption dans une pizzeria de, Le 31 août 2010, aux alentours de 4 h, un homme de 27 ans est retrouvé abattu d'une balle dans la tête dans une berline en flamme chemin Bois de l'Aumône dans le, Le 24 août 2010 aux alentours de 17 h, deux hommes d'un trentaine d'années sont abattus dans leur voiture cite La Cayolle dans le, Le 16 août 2010, un homme d'une vingtaine d'années est abattu de sept balles de pistolet cité des Bleuets dans le, Le 3 août 2010, un homme est abattu par des tirs de pistolet quartier Saint-Barthélémy dans le, Le 18 juillet 2010, un homme de 21 ans est mortellement poignardé de cinq coups de couteau au pied d'un immeuble de la cité des Oliviers dans le, Le 23 juin 2010, aux alentours de 22 h 30, un jeune homme de 20 ans est mortellement poignardé devant son immeuble du Parc Kallisté dans le, Le 27 mai 2010 aux alentours de 18 h 30, un homme de 55 ans est criblé de balles dans sa voiture avenue du Min dans le, Le 18 mai 2010, un homme attablé dans un bar du, Le 3 mai 2010, aux alentours de 23 h 30, un homme de 24 ans est abattu de huit tirs de fusil d'assaut cité Font-Vert dans le, Le 19 mars 2010, aux alentours de 23 h, Vladimir Janisha, 37 ans appartenant aux, Le 16 mars 2010, aux alentours de 0 h 30, un homme de 20 ans est abattu de sept tirs de fusil d'assaut cité des Bleuets dans le, Le 22 février 2010 une fusillade éclate dans une cité de, Le 16 février 2010, aux alentours de 1 h, Sami Kermadi, 25 ans est abattu dans un immeuble de la cité Campagne l’Évêque dans le, Le 14 février 2010, aux alentours de 6h, un proche de Raymond Mihière dit "Le Chinois" est abattu dans sa voiture résidence Beauchêne dans le, Le 27 janvier 2010, un homme d'un vingtaine d'années est tué cours de Lorraine dans le, Le 21 novembre 2009, un commando armé fait irruption dans le restaurant, Le 19 septembre 2009, un homme connu pour trafic de stupéfiants est abattu cité des Micouliers dans le, Le 8 août 2009 aux alentours de 23 h 40, un commando fait irruption dans un local associatif du, Le 27 janvier 2009, une voiture est prise en étau à un feu rouge dans le, Le 22 septembre 2008, un homme grièvement blessé est abandonné devant l’hôpital Laveran dans le, Le 22 septembre 2008, le propriétaire d'un bar-restaurant est assassiné devant son établissement aux Trois-Luc dans le, Le 14 septembre 2008, un homme est retrouvé dans le coffre d'une voiture calcinée à, Le 5 septembre 2008, un homme est abattu alors qu'il était attablé dans une pizzeria à, Le 9 août 2008, un homme est abattu devant l'International Bar à proximité de la rue de Lyon dans le, Le 3 août 2008, Christian Oraison dit "Le Grand Blond", 53 ans, est abattu de plusieurs balles de calibre, Le 11 juillet 2008, un homme est tué avenue de Valdonne dans le, Le 30 juin 2008, un homme est tué dans une fusillade route de Martigues à, Le 20 septembre 2007, un homme est abattu de la clinique la Casamance à, Le 5 septembre 2007, un homme est tué place Brossolette dans le, Le 4 janvier 2007, un homme est tué cite des Flammants dans le, Le 10 décembre 2006, Didier Garcia dit "Boule" figure du clan, Le 14 septembre 2006, un homme est retrouvé mort dans le, Le 9 mars 2006, un homme est tué au Canet dans le, Le 10 janvier 2006, un homme est tué cité la Busserine dans le, Le 20 décembre 2005, Johan Mezzar, 24 ans est tué à, Le 4 mai 2004, aux alentours de 21h 30, Haki Ben Ali, 30 ans, est abattu cité du Merlan dans le, Le 16 mars 2004, dans la nuit, un homme d'un cinquantaine d'années est abattu dans sa voiture par plusieurs tirs de fusil à pompe sur la commune de. Le milieu marseillais utilise pour le blanchiment de ses activités illicites et ses investissements des sociétés offshore et des flux financiers basés dans des paradis fiscaux. Les représentants du pouvoir, qu'ils soient dans le camp de Vichy ou de la Résistance, s'entendent souvent avec les trafiquants, à Marseille comme à Paris. Des réseaux corses, gitans et maghrébins collaborent ou s'affrontent dans un vaste réseau diversifié et complexe[16] pour le contrôle des machines à sous et du trafic des stupéfiants[43]. Divers scandales politico-financiers ont par ailleurs récemment éclaté comme l'affaire Guérini, dont le jugement n'a pas encore été prononcé en 2015[65], ou la condamnation à un an de prison ferme pour la député Sylvie Andrieux pour détournement de fonds publics[66]. Entrée libre . Après la « normalisation » de la période précédente, les spécialistes observent un net renforcement des liens politico-crapuleux à partir des années 1980-1990 à Marseille comme à Toulon et à Nice[2]. Surtout fréquentées par les marins et les soldats, on y compte 89 maisons de tolérance dans les années 1880. Les malfaiteurs sont alors bien plus organisés et défiants face aux autorités répressives : faux papiers d'identité, prête-noms, avocats renommés pour les plus riches, menaces contre les témoins et les jurés[6], etc. Le coût de fonctionnement (paiement des intermédiaires, de la main d'œuvre, etc.) En effet, si des conflits opposent régulièrement des bandes du « quartier réservé », ils sont à mettre en perspective avec une montée générale de la violence chez les plus pauvres, souvent des immigrés sous-payés vivant une situation sociale très difficile dans une période de crise économique et de fermeté politique[5]. municipale » comme à Lyon, mais le gouvernement s'y refuse au titre que la classe ouvrière marseillaise semble poser moins de risques que les ouvriers lyonnais[5]. Constat appuyant cette hypothèse, l'intensité des règlements de compte semble associée à des périodes de désorganisation du milieu au cours de son histoire. Entre 1820 et 1870, les grappillages portuaires engendrent un marché dynamique de marchandises volées et d'alcool de contrebande. En 2015, l'éclatement du milieu marseillais et la recrudescence des règlements de compte favorisent ce commerce, tout comme l'architecture des cités qui offre des possibilités de caches dans les caves communes. Le règlement de comptes se définit par l'action de régler soi-même un différend, souvent par la violence[40]. Format : 153 x 235 mm. Enfin, la collaboration franco-américaine n'a pas attendu le début des années 1970 pour porter des coups contre le milieu marseillais, comme en témoigne l'affaire du Clos-Saint-Antoine en 1964, qui conduit au démantèlement d'un important laboratoire clandestin près d'Aubagne et à l'arrestation du chimiste Jo Cesari[71]. Pourtant, grâce à l'empire financier qu'ils se sont construits grâce aux stupéfiants, le rapport de force avec les malfrats traditionnels s'inverse, et les chefs de clans des cités semblent désormais détenir le pouvoir au sein du milieu marseillais[28] face à des figures historiques qui ont perdu de l'influence[9]. En 2015, le cannabis s'adresse à une population incomparablement plus grande que celle des autres drogues, et Marseille reste le point d'entrée maritime français du sud et un proche voisin de la région du Rif au Maroc, premier producteur de marijuana. Au début des années 1960, Marseille fournit 90 % de l'héroïne consommée aux États-Unis[18] et dix ans plus tard, face à l'ampleur du trafic et aux ravages de la drogue sur le sol américain, le président américain Richard Nixon déclare la guerre à la toxicomanie et fait de Paris le siège européen du Bureau of Narcotics and Dangerous Drugs en France. Or, le blanchiment d'argent est quasi inexistant à Marseille jusqu’à l’entre-deux-guerres. Fayard, 2016. Bernard est également soupçonné d'avoir truqué des marchés publics de BTP, en lien avec Jean-Noël Guérini, alors président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône (CG13). La réputation de la police devient si mauvaise qu'une enquête interne est ouverte en 1938 et met au jour une vaste corruption dans la police des mœurs. Ils libèrent le port en quelques jours et les trafics, légaux ou non, peuvent reprendre. Le phénomène migratoire est aussitôt associé dans les discours populaires, voire politiques, à une criminalité possiblement importée des campagnes transalpines[5]. Dégustation vente de vin . Michel Campanella a été arrêté à Aubagne en août 2020 et mis en examen et écroué pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes commis en bande organisée, extorsions, recel, blanchiment. Collection : Documents, témoignages. Dès les années 1980, des réseaux importants de trafic de drogue se développent dans les cités défavorisées de la ville[24]. Selon l'imaginaire populaire, comparable aux apaches parisiens, il rôde la nuit dans les vieux quartiers devenus des coupe-gorges dans le but de détrousser les passants. L'affaire tourne mal et s'enchaine une série d'assassinat et de vendettas au cours de laquelle périssent Blémant en 1965, puis Antoine Guérini en 1967. Les réactions faibles des autorités françaises, qui ne considèrent d'abord pas cela comme un problème intérieur, a peut-être facilité l'essor du trafic ; en témoigne la déclaration du Ministre de l'Intérieur Raymond Marcellin : « c’est votre problème, pas le nôtre, puisque ce sont les Américains qui consomment[17] ». Lui aussi explique ce phénomène par la multiplication des points de vente de drogue dans les quartiers, qui entraîne une concurrence accrue et des guerres violentes entre bandes rivales pour s'en accaparer les profits. Si les mieux organisés et les plus sophistiqués sont sans doute les faux-monnayeurs, cette criminalité parait à l'époque, tout comme les bandes parisiennes de la Restauration, limitée et sous contrôle des autorités. Un «parrain marseillais» condamné à 10 ans de prison. Simone Vanverberghe (Auteur) Paru le 9 mai 2019 Essai (broché) Le témoignage inédit de la sœur de Francis Le Belge, le parrain marseillais.Francis le Belge, le roi de la French Connection, le parrain mythique du milieu marseillais. Ce sont alors les hommes de main des malfrats, parfois libérés de prison pour l'occasion, qui jouent le rôle de « briseurs de grève » sous la bienveillance des autorités et avec l'aide de la CIA[14]. Carole Serrano fut mise en examen pour extorsion de fonds et recel d'infraction sur les machines à sous.[37]. Comme New York et sa mafia italienne, l'histoire du milieu marseillais est liée à l'immigration, notamment italienne et corse. Sabri Chorfia, un Marseillais discret de 32 ans, est-il un parrain de la drogue ou un simple serveur de bar, comme il l'affirme à son procès ? Cinquante balles de kalachnikov viennent d'achever sa carrière. Jean-Louis Grimaudo, 30 ans, figure de la nouvelle génération du grand banditisme marseillais, a été victime d'un réglement de comptes. En retour, les mafieux attendent une protection haut placée en cas de problèmes judiciaires[5] et la possibilité de faire des placements légaux dans le monde des affaires grâce à leurs nouvelles relations[11]. Le criminologue Jean-Paul Brodeur définit le crime organisé comme un groupe menant « des activités illégales d’approvisionnement en biens et services partiellement ou totalement prohibés (...) [et ayant recours au] recyclage illicite du profit de ses trafics ». Ils ont été condamnés en 2005 pour « escroquerie » dans une affaire de faux emprunts pour des achats de voitures de luxe. 2016 Le 9 novembre 2016, aux alentours de 20h30, un homme de 32 ans est abattu par deux individus tirant depuis une voiture au Puy-Sainte-Réparade alors qu'il sortait d'un gymnase [135]. Yvonnick Denoël avance même que cette collaboration aurait facilité l'essor de la French Connection, les premiers laboratoires apparaissant en 1951[69]. Accusés de vol et d'extorsion en bande organisée aux dépens de dealers[72], dix-sept policiers ont été mis en examen et trois ont été révoqués. Début 1950, les dockers marseillais, opposés à la guerre d'Indochine et aux suppressions de postes, font grève et bloquent le port. Il retrouve rapidement la liberté puis gère ses affaires depuis Paris, dans une semi-retraite qui s'achève avec son assassinat en 2000. À partir de l'élection d'Henri Tasso (SFIO) à la mairie en 1935, les frères Guérini, qui l'ont soutenu dans sa campagne, profitent de sa mandature pour faire rentrer à la mairie certains membres de leur entourage et investissent dans les bars et les établissements de nuit les gains qu’ils ont amassés grâce à la prostitution[3]. Les autorités américaines estiment alors que ce manque d'implication dans la lutte contre le réseau est en partie lié aux appuis dont certains trafiquants semblent bénéficier en haut lieu[19],[70],[71]. Lorsque l'affaire Stavisky éclate en 1934, l'inspecteur Bonny désigne Carbone, Spirito et leur ami Gaëtan de Lussats coupables de l'assassinat d'Albert Prince, conseiller à la cour d'appel de Paris. Il semble donc qu'une hiérarchie sociale englobant une diversité de pratiques existe dès le début du XIXe siècle.