La presse américaine fait ses gros titres et ses premiers articles de ces quelques informations. À celles-ci s'ajoutent les morts causées ultérieurement par divers types de cancers (334 cancers et 231 leucémies sur la population suivie, moins de 2 000 au total selon une source américaine)[58] et de pathologies[59],[60]. Le bombardement nucléaire d'Hiroshima est annoncé par la Maison-Blanche dans la journée du 6 août, seize heures après l'explosion, dans un long communiqué du président Truman[97]. La déclaration relative au Japon signée par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine ne parle pas de « bombe atomique » mais se termine par une menace claire : « une autre voie choisie par le Japon ne peut que conduire à une destruction rapide et totale ». Oppenheimer ordonna lui-même, sans un ordre explicite de Truman, de ne pas charger la matière radioactive qui devait prendre la route de San Francisco. Le capitaine de l'US Navy William Parsons était chargé de la maintenance et de l'organisation de l'assemblage des bombes sur place. La chirurgie esthétique et le botox connaissent un regain d'intérêt depuis la pandémie de Covid-19. Bockscar dut cependant faire face à un nouvel imprévu avec l'impossibilité de disposer du carburant de réserve. Selon le musée national de la ville d'Hiroshima, la ville fut volontairement épargnée par les Américains lors des bombardements conventionnels pour éviter tout dommage préalable, afin de mieux évaluer les effets de la bombe. Deux autres B-29 décollèrent peu après : The Great Artiste piloté par Frederick Bock et The Big Stink piloté par le lieutenant-colonel Hopkins. », « en train d'effectuer une des plus intenses campagnes de destruction de centres urbains de l'histoire mondiale. Le Musée de la Bombe Atomique est un mémorial situé sur les hauteurs, au nord-est de Nagasaki, sur l'île de Kyushu. Il mit en place les différents ateliers nécessaires à cette opération, car on ne savait pas encore combien de bombes seraient employées pour faire plier le Japon. Cette situation de malnutrition se serait sans doute aggravée avec le prolongement des hostilités. Les radars japonais détectèrent ensuite un nouveau groupe d'avions à haute altitude mais leur faible nombre, seulement trois, fit que l'alerte fut levée après une dizaine de minutes. Il reprend aussi une information donnée par l'agence United Press : selon le ministre britannique chargé de la production d'aéronefs, la bombe pèse 400 livres (moins de 200 kg) et est capable de raser une ville. Paul-Yanic Laquerre, « Supporter l'insupportable, la reddition du Japon ». ». Quand les avions apparurent au-dessus de la ville vers 10 h 56, les Japonais pensèrent qu'il s'agissait d'avions de reconnaissance, alors courants, et aucune alarme ne fut donnée. La bombe atomique est tombée au nord de la ville, et en dépit de destructions considérables, Nagasaki fut de manière relative plus épargnée que Hiroshima, où la bombe explosa en plein centre-ville. L'empereur Hirohito ne sera pas menacé et restera sur le trône jusqu'à sa mort en 1989. À la suite de la défaite du IIIe Reich, plusieurs scientifiques qui travaillaient sur le projet eurent le sentiment que les États-Unis ne devaient pas être les premiers à utiliser de telles armes. Diverses industries y étaient implantées : fabriques d'équipements militaires et de munitions, chantiers navals, usines aéronautiques, etc. ». Richard Frank affirme que le général Marshall et le général Groves avaient retardé le transport de la troisième bombe et que celle-ci ne pouvait pas être disponible avant le 21 août 1945. satisfaire l'opinion publique en vengeant les soldats tués sur le front du Pacifique ; réduire la durée de la guerre et éviter un. Le Détachement de Censure Civile (CCD) mis en place au Japon par les forces d'occupation américaines compte environ 6 000 employés en 1946[réf. Moins d'un mois plus tard, la signature des actes de capitulation du Japon le 2 septembre 1945 en baie de Tokyo met fin à la Seconde Guerre mondiale. À l'instar du tribunal de Nuremberg, le tribunal de Tokyo condamne les accusés pour leurs crimes de guerre, dont Hideki Tōjō qui sera pendu le 22 décembre 1948. Oppenheimer suggère d'attaquer avec plusieurs bombes le même jour pour définitivement arrêter la guerre. A 11h02 ce jour-là, la Bombe A était larguée sur la ville. Les deux bombardiers qui vont larguer leur bombe sur Hiroshima et Nagasaki, Enola Gay et Bockscar, appartiennent à cette série spéciale. C'est pourquoi l'URSS n'avait pas signé la déclaration relative au Japon à la. Profitant du bombardement d'Hiroshima, Staline met un terme aux négociations avec le Japon et déclenche, dès le 9 août, dix minutes après minuit, l'offensive de Mandchourie[41], soit trois mois après la capitulation allemande, comme convenu lors de la conférence de Yalta[42]. Celui-ci gérait l'ensemble de la défense de la partie méridionale de l'archipel. Leur structure résista en général aux contraintes provoquées par l'explosion. Il se peut aussi que la bombe soit un fiasco avec une explosion incomplète. », « MacArthur pensait que le bombardement était complètement inutile d'un point de vue militaire[152]. ». Dessiné par un grand architecte japonais Tange Kenzo et ouvert en 1955, le musée du mémorial de la Paix de Hiroshima nous montre les conséquences bouleversantes de l’explosion de la bombe atomique par les peintures, les photographies et les objets ayant appartenus aux victimes. C'était un modèle au plutonium car les Américains avaient plus … Par ailleurs des rushes constituant un total de 27 km de pellicule sont filmés à cette époque par les équipes du lieutenant Daniel A. McGovern pour l'U.S. Seule l'intervention directe de l'empereur Showa qui se rallia aux partisans de la dernière demande comme seule condition, mit un terme aux dissensions, sans éviter toutefois une tentative de coup d'État qui fut rapidement contrée. Le père John A. Siemes, professeur de philosophie à l'université catholique de Tokyo et témoin de l'explosion à Hiroshima, écrivit : « Nous avons discuté tous ensemble au sujet de l'éthique derrière l'utilisation de la bombe. ». Il est également probable que le Japon eût mené de telles actions punitives en cas de famine prolongée. Les Américains prévoyaient à partir de la fin 1945 une invasion terrestre du Japon, l'opération Downfall[130],[131]. — 6 mai 2021 — Temps de lecture : 9 min, était jugée, à l'été 1945, une cible idéale. S'il devait y avoir recours à cette barbarie inhumaine pendant la tragique période d'affrontement, à laquelle le monde se trouve aujourd'hui confronté, des centaines de milliers de personnes innocentes, qui ne sont pas responsables du conflit, et qui n'y participent même pas, perdraient alors la vie. Quelques-unes de ces bombes frappèrent le port et les constructions navales dans la partie sud-ouest de la ville. À 11 h 02, la bombe atomique "Fat Man" a été abandonné sur Nagasaki. Chaque décès pouvant être considéré comme la perte d'un membre d'une famille d'électeurs du point de vue de Truman. L'inhumanité du bombardement aérien de civils avait été fermement dénoncée par Roosevelt le 1er septembre 1939 lors d'un appel aux gouvernements européens[146] : « Le bombardement aérien sans pitié de civils dans des régions urbaines non fortifiées, au cours des hostilités qui ont fait rage dans différentes parties du monde ces dernières années, qui a mutilé et tué des milliers de femmes et enfants sans défense, a profondément choqué la conscience de l'humanité. Les scientifiques qui travaillèrent sur le projet témoigneront plus tard des pressions exercées à un haut niveau pour terminer la bombe selon un calendrier bien précis. Les historiens estiment que le nombre total d'Allemands tués dans des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale se situe dans un intervalle compris entre 305 000 (rapport de l'US Strategic Bombing en 1945) et 600 000[119]. Et à cela se serait ajouté le bilan d'une ou de deux années supplémentaires de famine et de privation pour les populations. Ils craignent que les Japonais ne déplacent des prisonniers de guerre en direction des zones prévues pour le bombardement ou que les bombardiers ne soient abattus. La ville de Nagasaki était l'un des plus grands ports du sud du Japon et était un pilier du complexe militaro-industriel japonais. Et cela même si les bombes n'avaient pas été larguées, même si l'URSS n'était pas entrée en guerre, et même si aucune invasion n'avait été planifiée et envisagée[153]. L'invasion soviétique au Mandchoukouo précipita la décision de Hirohito. Des camps militaires étaient installés dans les environs. La fin de la guerre semblait proche mais les États-Unis préparaient le lancement d'une troisième bombe au cas où les deux premières missions n'auraient pas été suffisantes. A à 5 h 30 du matin, le 16 juillet 1945, une intense lumière embrasa le … Si ces raids étaient sur le coup moins meurtriers, leurs effets à long terme étaient aussi terribles, privant des centaines de milliers de personnes d'abris, de vêtements et de ressources, ce qui en ces temps de disette pouvait être synonyme de mort. Au lendemain des attentats du 13-Novembre, cette femme évoque publiquement, comme d'autres proches de victimes, son meilleur ami. Il est vrai que Roosevelt ne reçut aucune réponse sincère à cette demande et que les Allemands furent les premiers à utiliser le bombardement massif d'objectifs civils, dès 1939 avec le bombardement de Varsovie pendant l'invasion de ce pays, puis avec la destruction de Rotterdam et celle de Coventry en 1940. Nous sommes en possession de l'explosif le plus destructeur jamais conçu par l'homme. La majorité des victimes par irradiation l'a été par l'exposition directe aux rayonnements au moment de l'explosion (voir ci-après). », « l'Union soviétique a déclaré la guerre et lancé les hostilités contre nous », « ne porte pas préjudice aux prérogatives de Sa Majesté à titre de Souverain », « La guerre continuera-t-elle si l'institution impériale et la politique nationale (kokutai) ne peuvent être préservées ? Les Américains savaient, contrairement aux Japonais, que l'URSS entrerait en guerre trois mois après la victoire en Europe. Il précise que l'éclair de l'explosion a été aperçu par un autre B29 à 170 miles de la cible[104]. Dans une autre perspective, il ne faut pas perdre de vue le coût humain d'une telle opération terrestre pour les Japonais. Alexandre Kauffmann Les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, ultimes bombardements stratégiques américains au Japon, ont lieu les 6 août et 9 août 1945 sur les villes d'Hiroshima (340 000 habitants) et de Nagasaki (195 000 habitants). Stanley Goldberg fait remarquer que c'est probablement le général Groves qui eut le dernier mot pour le bombardement sur Nagasaki. Il aurait également, selon The Atlantic, insisté sur le fait que la bombe devait être «utilisée comme une arme de guerre de la manière prescrite par les lois de la guerre» et en conséquence «lâchée sur une cible militaire». En tant que monarchie, le « pays du Soleil-Levant » ne pouvait entamer le chemin de la paix qu'avec l'appui du cabinet japonais. L'URSS s'impliquera par la suite dans divers conflits en Asie, en particulier la guerre d'Indochine, la guerre de Corée et la guerre du Viêt Nam. », « l'ennemi a mis en œuvre une bombe nouvelle d'une extrême cruauté, dont la capacité de destruction est incalculable et décime bien des vies innocentes. Le 21 juillet 1945, le président Harry S. Truman approuve le largage des bombes sur le Japon. Nous venons juste de commencer à utiliser cette arme contre votre patrie. après en avoir informé Tokyo[Quand ?]. Il fut décidé que l'armement, une des phases les plus délicates de la mission, se ferait après le décollage. La bombe atomique a explosé à 1 650 pieds au-dessus de la ville. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Sous le nom de code projet Manhattan, le programme secret de recherche et de construction d'une arme nucléaire est lancé en 1942[1], moins de sept mois après l'entrée en guerre des États-Unis, avec l'assistance du Royaume-Uni et du Canada dans le cadre de l'accord de Québec signé en 1943, et la participation de nombreux scientifiques européens. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Les trois avions firent le plein de carburant et retournèrent à Tinian où ils arrivèrent sans dommages le 9 août à 23 h 30[52]. nécessaire]. », « The somatic effects of exposure to atomic radiation: The Japanese experience, 1947–1997 », http://www.princeton.edu/~globsec/publications/index.shtml, The United States Strategic Bombing Survey, « Leukemia risks among atomic-bomb survivors », « Solid cancer risks among atomic-bomb survivors », http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/ed20070815a2.html, « Genetic effects of the atomic bombs : a reappraisal », http://www.gethiroshima.com/museums-attractions/the-former-bank-of-japan-hiroshima-branch-building-kyu-nichi-gin/, http://whc.unesco.org/archive/repco96x.htm#annex5%7CSTATEMENTS, Texte en anglais du communiqué de presse du 6 août 1945, « Andy Spencer on Firestorm: The Bombing of Dresden, 1945 », Truman’s Motivations: Using the Atomic Bomb in the Second World War, Operation Downfall 3 : Allied Intelligence, http://homepage3.nifty.com/pow-j/e/POW%20Camps%20in%20Japan.doc, http://www.west-point.org/family/japanese-pow/Camps.htm, http://www.mansell.com/pow_resources/Formosa/taiwandocs.html, The Outbreak of Hostilities (September 1), http://boutique.arte.tv/f10375-hiroshima_veritable_histoire, « Les Japonais et la mémoire brûlante de Hiroshima », Les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima, « The Atomic Bomb and the End of World War II », Bombardements stratégiques durant la Seconde Guerre mondiale, cathédrale de l'Immaculée-Conception de Nagasaki, débat sur les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, Gouvernement national réorganisé de la république de Chine, Crimes de guerre nazis en Union soviétique, Viols durant la seconde invasion de la Pologne par l'Armée rouge, Prisonniers allemands en Union soviétique, Crimes nazis contre les prisonniers de guerre soviétiques, Opérations aériennes de la Seconde Guerre mondiale, Bombardements stratégiques alliés contre les ressources pétrolières de l'Axe, Opérations aériennes pendant la bataille de Normandie, Raids aériens japonais des îles Mariannes, Principaux événements militaires de la Seconde Guerre mondiale, Sabordage de la flotte française à Toulon, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bombardements_atomiques_d%27Hiroshima_et_de_Nagasaki&oldid=182357932, Histoire du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, Histoire des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, Relations entre les États-Unis et le Japon, Conflit militaire géolocalisable sans coordonnées paramétrées, Article contenant un appel à traduction en anglais, Article manquant de références depuis mars 2019, Article manquant de références/Liste complète, Article contenant un appel à traduction en japonais, Article manquant de références depuis janvier 2017, Catégorie Commons avec lien local différent sur Wikidata, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page pointant vers des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Article utilisant le modèle Dictionnaires inactif, Portail:Seconde Guerre mondiale/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, Portail:Forces armées des États-Unis/Articles liés, Portail:Préfecture de Nagasaki/Articles liés, Portail:Préfecture de Hiroshima/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, ultimatum remis par les trois Grands depuis, le conseil impérial décide de laisser sans réponse la note adressée le. Il a été avancé que l'utilisation d'armes atomiques à grande échelle contre les populations civiles était un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité. Les survivants des explosions, les hibakusha, sont devenus le symbole d'une lutte contre la guerre et les armes atomiques à travers le monde. À titre de comparaison, le bombardement de Dresde, l'un des plus gros bombardements de la Seconde Guerre mondiale qui dura 3 jours, nécessita 580 bombardiers (B-17 et Avro Lancaster). » L'entrée en guerre de l'Union soviétique n'y est en revanche pas évoquée. Et l'opération Coronet aurait été encore plus meurtrière : 1,4 million d'Américains auraient affronté de 2 à 3 millions de Japonais jusqu'à peut-être la fin 1946. Aucun essai n'ayant été réalisé, les effets ne sont pas encore connus. (…) Nous exprimons sans réserve notre gratitude à l'égard de la science pour nous avoir donné cette nouvelle arme avant la fin de la guerre. Depuis plusieurs mois, le gouvernement japonais avait chargé l'URSS, seul pays qui n'avait pas déclaré la guerre au Japon, de faire officieusement des offres d'armistices aux États-Unis[13]. Une unité spécialement créée pour le bombardement nucléaire fut mise sur pied, le 509th Composite Group. Pour eux, c'est l'imminence de la déclaration de guerre de l'URSS au Japon prévue lors des accords de Yalta trois mois après la capitulation de l'Allemagne (soit au 8 août 1945), qui est le facteur déterminant. L'appareil se trouvait pourtant encore à 160 km. L'alerte fut déclenchée avec des annonces à l'intention de la population et l'interruption des programmes de la radio dans plusieurs villes. Enola Gay est le nom de l'avion Boeing B-29 Superfortress qui a largué sur la ville de Hiroshima le 6 août 1945 la première Bombe A utilisée comme arme de guerre : Little Boy, lors de la mission Dimples 82. On peut ainsi considérer que ces bombardements atomiques étaient en quelque sorte le signe annonciateur de la guerre froide et une démonstration de force de la part des États-Unis à l'encontre de Staline. enfin, ceux qui, plus éloignés, avaient les yeux pointés vers la boule de feu eurent la rétine brûlée ou endommagée, ce qui provoqua des cécités. L'avion atterrit au sud de la ville et l'officier prit des mesures[Lesquelles ?] (Art. La destruction d'Hiroshima fait désormais l'objet d'une commémoration annuelle au Japon. (…) C'était pour épargner le peuple japonais d'une destruction totale que l'ultimatum du 26 juillet a été formulé à la conférence de Potsdam. La possibilité de cibler le palais impérial à Tokyo avait été discutée, mais cette option non recommandée dans la mesure où Tokyo avait déjà été largement bombardée par ailleurs. Les chasseurs japonais n'essaient pas d'intercepter les appareils que leur altitude de bombardement de 9 100 m protège contre la DCA[5]. Le clivage entre le pouvoir civil et les militaires japonais, Destin des équipages des deux bombardiers, « Ce n'est pas assez de négocier seulement avec l'Union soviétique. C'est finalement le 14 août, à la suite de ces bombardements, mais aussi de l'invasion soviétique de la Mandchourie commencée le 8 août, et de la reddition de l'armée japonaise du Guandong le 10 août, que le gouvernement japonais cède et accepte sa capitulation. L'utilisation du nucléaire à des fins militaires a été qualifiée de « barbare », puisque plusieurs centaines de milliers de civils avaient péri et que les cibles étaient dans des villes fortement peuplées. Selon l'historien John Dower, c'est seulement à partir de 1960 que les premières photos des bombardements parurent au Japon[158]. Le long calvaire des survivants ne faisait que commencer alors que le champignon atomique, aspirant la poussière et les débris, entamait son ascension de plusieurs kilomètres. Le nombre exact des décès liés au syndrome d'irradiation aiguë est difficile à déterminer car la plupart de ces victimes présentaient également des brûlures thermiques étendues, rapidement fatales avec une symptomatologie générale assez semblable. Les films de Nippon Eigasha sont alors confisqués par les Américains et classés secret défense. Complété par le minage à grande échelle (opération famine), les importations et le transport de marchandises entre les différentes îles de l'archipel s'interrompit presque complètement. Le Département de la Guerre fait savoir qu'on ne dispose pas encore de rapport précis, car la cible est cachée aux avions de reconnaissance par un nuage impénétrable de poussière et de fumée. La bombe atomique y est clairement mentionnée : « l'ennemi a mis en œuvre une bombe nouvelle d'une extrême cruauté, dont la capacité de destruction est incalculable et décime bien des vies innocentes. Les deux autres B-29 chargés de collecter des données et des prises de vues restèrent suffisamment longtemps autour du site de l'explosion pour photographier le champignon atomique et les dégâts, filmer les alentours et recueillir des informations sur la mission. 3 b. Trinity est le nom du tout premier essai d'une bombe atomique au plutonium, surnommée « Gadget » en partie parce que ce n'est pas une arme opérationnelle. Sans recul sur la situation générale, la décision de bombarder aurait été prise de manière hâtive. la course à l’atome est lancée. Celle-là est au plutonium et non à l’uranium 235, une différence au demeurant insignifiante du point de vue des futures victimes. Le gouvernement américain souhaite aussi, puisque ces deux armes nouvelles sont désormais opérationnelles (l'une était à l'uranium, l'autre au plutonium), les tester en grandeur nature et montrer aux autres pays, en particulier à l'URSS, la supériorité de feu décisive qu'elles donnent à l'Amérique, ce qui fait de ce bombardement l'acte inaugural de la guerre froide.